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L’espace public des démocraties se construit dans un contexte marqué par la transformation numérique de l’économie et de la société. Cette construction s’effectue notamment par la délibération. Celle-ci accompagne et oriente l’action individuelle ou collective.
Pour éclairer le fait délibératif, il est important de se référer à la rationalité des choix, mais de quelle rationalité s’agit-il ? La référence à la rationalité économique est à la fois fréquente, centrale et problématique. Cet ouvrage traite donc des raisons mobilisées par l’agent, à partir des notions de choix préférentiel et de comportement rationnel. Il en fait également la critique. Ces raisons sont examinées dans le contexte de grands thèmes du débat public qui contribuent à forger notre espace public contemporain : « populismes », assurances et responsabilités sociales ou problématiques environnementales.
Raison économique et raison politique souligne l’importance du tournant pragmatique des années 2000 et réinterprète à sa lumière les grandes constructions normatives utilitaristes et rawlsiennes qui surplombaient l’économie politique normative à la fin du XXe siècle. Des alternatives, relevant de la démocratie délibérative, sont proposées et discutées.
Partie 1. Économie politique normative : entre raisons économiques et raisons politiques
Partie 2. Raisons et personnes
Partie 3. Débat public et politiques publiques
Jean Mercier Ythier
Jean Mercier Ythier est professeur d’économie à l’Université Paris- Panthéon-Assas. Ses recherches portent sur des thèmes d’économie politique, d’économie publique et d’anthropologie économique contemporaine.
Chapitre 1
Le « principe de différence » : rationalité économique et applicabilité politique (pages : 37-66)
Dans le débat sur les inégalités, le « principe de différence » de Rawls condense des questionnements importants : distinction entre le naturel et le social dans l’origine des inégalités, définition d’un niveau d’inégalités acceptables, rôle des incitations économiques dans la création de valeur à redistribuer. Sa rationalité philosophico-économique comme son applicabilité politique et sociétale sont ici examinées.
Chapitre 2
L’espace public entre État et marché : de la discussion rationnelle à la société de l’information et de la communication (pages : 67-111)
L’espace public s’efforce de rendre compte de l’émergence moderne d’un lieu politique situé entre la sphère du pouvoir et celle de la société, entre l’Etat et le marché. Il se réfère à un idéal de la discussion rationnelle, mais il est mis à l’épreuve du réel dans une société de l’information et de la communication.
Chapitre 3
Le contrat plutôt que la délibération : l’économie normative chez Robert Sugden (pages : 113-136)
Ce chapitre expose et critique la conception de l’économie normative de Robert Sugden telle qu’il la présente dans son ouvrage The community of advantage. Cette conception actualise l’approche contractuarienne de Buchanan en faisant une place à la rationalité limitée et propose un critère d'appréciation des politiques publiques. Selon ce critère, une politique publique est acceptable si elle accroît la taille de l’ensemble de choix des parties prenantes.
Chapitre 4
D’une lecture hégélienne à une lecture smithienne de Rawls (pages : 137-157)
L’analyse de l’œuvre de Rawls, dont l’évolution est remarquable de Théorie de la justice à Libéralisme politique, nous conduit à mettre en avant deux éléments fondamentaux : la question de la réconciliation du raisonnable et du rationnel, d’une part ; la problématique de l’évolution des préférences individuelles dès lors que les membres de la société sont confrontés à autrui, d’autre part. Dans ce chapitre, nous montrons en quoi Hegel et Smith permettent de mieux comprendre la théorie rawlsienne quant à ces deux aspects.
Chapitre 5
Identité personnelle, délibération publique et politiques publiques comportementales (pages : 161-186)
Les débats sur les nouvelles formes de paternalisme portent essentiellement sur la détermination d’un critère de bien-être. On défend l’idée que cette approche ignore deux aspects fondamentalement liés et pertinents sur le plan normatif : d’une part, le fait que ces politiques s’adressent à des personnes porteuses de conceptions du bien plurielles et, d’autre part, qu’en raison de leur statut normatif particulier, la justification des politiques publiques comportementales auprès des personnes nécessite une forme de délibération publique permettant une convergence des conceptions du bien et des valeurs guidant les choix collectifs.
Chapitre 6
Choix préférentiel, action logique et éthique communicationnelle (pages : 187-232)
Ce chapitre développe une analyse compréhensive du choix rationnel, entendu comme choix d’action délibéré qui satisfait au mieux les préférences de l’agent. On circonscrit, en premier lieu, un périmètre de pertinence phénoménologique du choix préférentiel rationnel. On montre, en second lieu, que les actions logiques constituent une variante forte du choix préférentiel rationnel. On soutient qu’elles définissent une norme de choix rationnel, à caractère prescriptif, dont on dégage un prolongement naturel pour l’action collective, sous la forme des normes d’action communicative du contrat social libéral.
Chapitre 7
Enjeux de la reconnaissance des « parties prenantes » dans la délibération concertée (pages : 235-252)
La prise de responsabilité partenariale joue un rôle essentiel dans les idées contemporaines sur la gouvernance et sur le rôle de la puissance publique. Cependant, ce thème est souvent solidaire de thèses peu assurées qui portent sur les rapports du politique à l'économique et sur les capacités d'auto-organisation dans la société face à des enjeux qui appellent la concertation. Un rôle d'accompagnement ou de facilitation n'est certainement pas suffisant pour comprendre l'implication de la puissance publique, ce que l'on montre ici en mettant en relief les problèmes de reconnaissance.
Chapitre 8
Repenser le contrat social à l’ère du numérique (pages : 253-282)
Ce chapitre étudie l’incidence du développement des techniques numériques sur les assurances sociales. On analyse les conséquences de l’exploitation systématique et massive des données personnelles sur les pratiques assurancielles. Le développement des nouvelles pratiques, dites communicatives, contribue à affaiblir les variantes dites transcendantales de la justice sociale associées au voile d’ignorance de Rawls. On perçoit une mise en tension entre la norme d’impartialité qui fonde le contrat social et la norme de transparence qui accompagne le développement du big data.
Chapitre 9
Gestion publique de l’eau et territoire : l’épreuve délibérative (pages : 283-304)
En France, les politiques de l’eau sont subsidiaires et décentralisées, ce qui favorise la mise en dialogue des projets de gestion des bassins versants, qui suscitent pourtant une conflictualité locale persistante. Celle-ci peut s’alimenter d’une incompréhension des acteurs publics à l’égard des aspirations des riverains. Pour ces derniers, la légitimité d’un projet de territoire ne relève pas forcément de sa pertinence technique, mais de sa dimension de justice sociale, dans ses composantes de distribution, de reconnaissance et de participation.
Chapitre 10
L’économie de la biodiversité et des services écosystémiques entre évaluation monétaire et délibération (pages : 305-329)
L’érosion de la biodiversité est un enjeu crucial en matière de développement soutenable. Les économistes ont répondu aux appels des naturalistes pour alerter les décideurs et bâtir des actions et politiques censées y répondre. Ils ne parlent pas d’une seule voix : l’économie de la biodiversité et des services écosystémiques est en tension entre évaluation monétaire et délibération.