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La mobilité quotidienne n’est en soi ni favorable, ni défavorable à la santé. Si elle peut faciliter les interactions sociales, l’accès à des services éloignés ou augmenter l’activité physique, elle peut également être à l’origine de pollutions, de propagation d’épidémies ou d’accidents de la circulation.
Cet ouvrage présente différentes facettes de la relation entre mobilité quotidienne et santé en mettant l’accent sur les environnements (géographiques, sociaux et politiques) au sein desquels les populations vivent et se déplacent. Il analyse le rôle de la mobilité dans les mécanismes d’exposition à l’environnement et de diffusion dans l’environnement, ainsi que les inégalités de santé qui en résultent. Il traite des modes actifs de déplacement (marche et vélo principalement) et des contextes locaux qui leur sont propices. Il propose enfin une lecture critique de la place accordée à la mobilité quotidienne dans les politiques de lutte contre l’obésité et de rationalisation de l’offre de soins sur le territoire.
1. Mobilité quotidienne et diffusion des épidémies
2. Enjeux méthodologiques de l’analyse croisée entre mobilité quotidienne, environnements et santé
3. Mobilité quotidienne et inégalités sociales de santé : cadre conceptuel et application
4. La marche au quotidien : environnements bâtis et insécurités des piétons
5. La dimension géographique de la mobilité active quotidienne
6. Une analyse critique des politiques promouvant l’activité physique et la mobilité active
7. Politiques de rationalisation de l’offre de soins et mobilité
Julie Vallée
Julie Vallée est géographe et directrice de recherche au CNRS (laboratoire Géographie-cités). Ses travaux portent sur les mobilités quotidiennes, les ségrégations urbaines, les effets de lieu et les inégalités sociales, notamment de santé.
Chapitre 1
Mobilité quotidienne et diffusion des épidémies (pages : 7-47)
L’étude du rôle des mobilités quotidiennes dans la propagation des épidémies est récente malgré leur conceptualisation dès les années 1970 par les géographes. La disponibilité croissante de données de mobilités, générées par la téléphonie mobile et les réseaux sociaux notamment, autorise aujourd’hui la réalisation de modèles complexes qui permettent de simuler et d’étudier la diffusion spatiale des épidémies.
Chapitre 2
Enjeux méthodologiques de l’analyse croisée entre mobilité quotidienne, environnements et santé (pages : 49-86)
Ce chapitre référence les enjeux méthodologiques liés à la prise en compte des mobilités quotidiennes des individus dans la mesure des effets de l’environnement sur la santé. Il introduit l’importance du concept d’espace d’activité, et discute des effets des environnements résidentiels et non résidentiels sur la santé ainsi que des nouveaux défis en termes d’inférence causale qui y sont liés.
Chapitre 3
Mobilité quotidienne et inégalités sociales de santé : cadre conceptuel et application (pages : 87-116)
Ce chapitre présente un cadre conceptuel qui permet de réfléchir de manière systématique et nuancée aux liens entre les inégalités sociales dans deux dimensions de la mobilité quotidienne - le fait de se déplacer ou non et les caractéristiques des lieux visités - et les inégalités sociales de santé. Nous appliquons le cadre conceptuel à plusieurs enjeux dont celui de la pandémie de Covid-19.
Chapitre 4
La marche au quotidien : environnements bâtis et insécurités des piétons (pages : 119-151)
Ce chapitre aborde à la fois les dimensions de l’environnement bâti favorables à la marchabilité et certaines sources d’insécurité vécu par les piétons. Deux interventions visant une meilleure sécurité des piétons sont ensuite discutées pour améliorer la sécurité des piétons. Finalement, nous y présentons des pistes de recherche qui mérite d’être explorer en ce qui a trait à la sécurité des piétons.
Chapitre 5
La dimension géographique de la mobilité active quotidienne (pages : 153-182)
La mobilité active quotidienne (marche et vélo) constitue un enjeu écologique et sanitaire important. Sa promotion nécessite de mieux connaître ses déterminants, notamment environnementaux. Ce chapitre a pour objectif de faire un état des lieux récent de ces connaissances, et ainsi identifier des leviers potentiels pour promouvoir des comportements et des environnements favorables à la santé.
Chapitre 6
Une analyse critique des politiques promouvant l’activité physique et la mobilité active (pages : 185-211)
Les recommandations d’activité physique ont l’objectif de promouvoir une bonne santé, mais elles incluent des présuppositions concernant la santé qui peuvent avoir des effets inattendus sur la population. Cette analyse critique met en lumière ces présuppositions implicites et discute des effets potentiellement négatifs des recommandations. Le but est d’améliorer les recommandations et d’éviter une augmentation des inégalités sociales de santé.
Chapitre 7
Politiques de rationalisation de l’offre de soins et mobilité (pages : 213-244)
Les politiques de rationalisation de l’offre de soins reposent largement sur la mesure de l’accessibilité spatiale aux soins. Cette dernière, au fil des évolutions méthodologiques et technologiques, considère de manière de plus en plus intégrée le concept de mobilité. Celui-ci reste néanmoins insuffisamment mobilisé pour questionner l’approche domo-centrée des mesures et tenir compte des différentiels sociaux de mobilité des populations.
