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Les cartes et la cartographie sont fondamentalement politiques. Qu’elles soient autoritaires, hégémoniques, participatives ou contestataires, elles sont souvent guidées par le souci d’avoir prise sur l’espace, et régulièrement traversées par des rapports de pouvoir.
Politiques de la carte dresse le bilan des connaissances acquises et des débats conduits dans le champ de la cartographie critique depuis une trentaine d’années. Cet ouvrage regroupe aussi des analyses des innovations sémiologiques, sociales et technologiques récentes dans le domaine de la conception, de la production, de la circulation et de l’usage des cartes, et plus généralement de l’information géographique.
Des enjeux de la carte pour les États modernes à ceux du numérique, en passant par les cartes produites par les peuples autochtones ou les organisations de défense des migrants et des migrantes en Europe, les perspectives sont tant historiques que contemporaines.
Partie 1. Paradigmes, ontologies, épistémologies
Partie 2. Déclinaisons thématiques
Partie 3. Pratiques de cartographes
Bernard Debarbieux
Bernard Debarbieux est professeur de géographie culturelle et politique à l’Université de Genève. Ses recherches portent sur la dimension spatiale des imaginaires sociaux, notamment sur le rôle des cartes dans la configuration de ces imaginaires et des collectifs sociaux associés.
Irène Hirt
Irène Hirt est professeure de géographie humaine à l’Université de Genève. Ses recherches privilégient des méthodes participatives et décoloniales et portent sur les processus de réappropriation du territoire par les peuples autochtones des Amériques et la cartographie produite dans ce contexte.
Chapitre 1
La carte, espace légitime (pages : 29-54)
La relation entre cartographie et politique ne se limite pas au couple vérité/mensonge. Les enrichissements de la cartographie des élections, la dynamique de la cartographie du politique comme ressource pour les sciences sociales de l’espace, l’émergence d’une composante éthique du travail du cartographe et, enfin, les nouvelles manières de se représenter les rapports entre science et citoyenneté méritent notre attention.
Chapitre 2
Cartographie et production spatiale de la société (pages : 55-76)
La distinction proposée par Henri Lefebvre entre pratique spatiale (espace perçu), représentation de l’espace (espace conçu) et espace de représentation (espace vécu), qui inspire encore la rhétorique académique anglophone dans le domaine des études urbaines et territoriales se court-circuite elle-même. Ce que Lefebvre appelle la "production sociale de l'espace" n'existe pas. Seule existe, à l'opposé, la production spatiale, c'est-à-dire cartographique, de la société.
Chapitre 3
L’adieu aux cartes. Refaire de la cartographie critique au temps du numérique (pages : 77-99)
Les mutations engendrées par le numérique ont bouleversé les objets et les questions de la cartographie critique. Afin d’adapter ce courant de recherche à cette nouvelle situation, ce chapitre propose de faire évoluer simultanément ses concepts, ses méthodes et ses objets. Pour un véritable aggiornamento méthodologique, il est nécessaire de mieux définir comment interagissent aujourd’hui pouvoir et représentations numériques de l’espace.
Chapitre 4
Cartographie et participation à l’épreuve du topos et de la chora (pages : 101-123)
Ce chapitre analyse le rapport entre cartographie et participation. Il considère la première comme un système de communication permettant d’exprimer le point de vue d’un ou plusieurs acteurs et appréhende la seconde dans le cadre de la gouvernance territoriale, où la dimension politique de la cartographie est fondamentale. Il présente des exemples concernant des contextes territoriaux et des périodes historiques différentes.
Chapitre 5
La fabrique cartographique des États modernes (pages : 127-159)
Les États ont joué un rôle majeur dans la production cartographique depuis des siècles. Tout en en rendant compte, ce texte illustre et défend deux thèses particulières : à partir du XVIe siècle, la cartographie européenne devient proprement constitutive de l’État tel qu’on tend à le concevoir alors ; dans les siècles qui suivent, la cartographie accompagne les transformations des façons de penser l’État et ses missions.
Chapitre 6
Cartographie statistique et gouvernance internationale à l’heure du Big Data (pages : 161-189)
Ce chapitre aborde la reconfiguration de la cartographie statistique au-delà des échelles nationales dans un contexte d’accélération et de globalisation des changements socio-économiques et environnementaux, d’accès à des données massives, et de diversification des acteurs de la production cartographique. Il s’intéressera aux (dés)alignements politiques et informationnels induits par ces évolutions, notamment à travers l’exemple des Objectifs de développement durable (ODD).
Chapitre 7
Cartographies autochtones : se réapproprier le territoire, décoloniser les savoirs (pages : 191-222)
Les cartographies produites par les peuples autochtones renvoient tantôt à une appropriation par les peuples autochtones du langage et des techniques cartographiques de l’État moderne à des fins d’émancipation politique, tantôt à des formes de savoirs géographiques et des ontologies territoriales propres aux sociétés autochtones. Ce chapitre examine les enjeux politiques, sociaux et épistémologiques de ce double usage de la cartographie.
Chapitre 8
Les représentations chorématiques dans les processus participatifs (pages : 225-238)
La démarche de « jeu de territoire » mobilise les représentations chorématiques pour faciliter la participation des acteurs, élaborer un langage commun et s’inscrire dans une démarche de projet. Cependant, si ces représentations jouent un rôle déterminant pour aider les acteurs locaux à se comprendre et à exprimer leur projet, elles peinent à être un langage reconnu par les politiques.
Chapitre 9
Cartographies de prospective territoriale d’échelle nationale (pages : 239-257)
Ce chapitre présente des travaux cartographiques conçus pour la DATAR, administration française de l’aménagement du territoire, dans les années 1990. Chaque section expose le volet cartographiqued’études prospectives réalisées collectivement, dans une démarche itérative. L’analyse précise le contexte, le contenu et l’objectif des commandes successives. Elle exprime la complexité et les aléas de la visualisation du territoire français du futur promu par les politiques.
Chapitre 10
Fabriquer des cartes pour combattre des politiques migratoires injustes (pages : 259-278)
Ce chapitre décrit la production de cartes, graphiques et dessins au sein du réseau Migreurop. Il s’intéresse également aux façons dont ces iconographies participent à la critique des politiques migratoires européennes, tout en apportant des connaissances sur les effets de ces dispositifs sur les parcours des migrants.